Le 2 pour nous deux – Norah Humérez Comtois
Norah est de formations doctorante en éducation. Elle parle couramment le français et l’espagnol. Elle est une poête prolifique.
Pour rejoindre Norah, téléphonez au bureau administratif au 819 542 1136 ou écrivez à [email protected]
C’est dans la deuxième ville de la Bolivie (Cochabamba) que notre belle Norah est née en 1938. Norah a voulu me parler de sa vie en tranches de sept ans. Le sept lui a probablement porté chance.
Norah est née sous une bonne étoile. De zéro à sept ans, c’était pour elle l’éveil à la vie avec ses joies et ses tristesses. Elle a deux sœurs et deux frères. Elle dit avoir des souvenirs du temps où elle était encore dans le ventre de sa mère… Elle a même fait un poème « Magnifique trésor » sur l’héritage de paix que sa mère lui a transmis.
C’est pour ça que Norah travaille inlassablement pour la paix dans le monde. Elle a perdu sa maman à neuf ans. Et, comme son père était absent à l’étranger, ce sont donc ses grands-parents, qu’elle adore, qui ont élevé Norah ainsi que ses frères et sœurs dans le respect et l’amour.
Son grand-père a bien expliqué aux enfants que le seul héritage qu’ils auraient serait inscrit dans leur esprit et leur cœur pour faire face à la vie avec courage et détermination.
Norah aimait l’école, mais elle était artiste dans l’âme. Elle aimait plus la musique, l’écriture et la danse que les mathématiques. La petite fille, à ses neuf ans, a connu la spiritualité. Elle a fait sa première communion neuf jours après le décès de sa mère.
Norah a commencé à travailler jeune. C’est une belle valeur que son grand-père lui a enseignée. Avec une grosse famille, les enfants devaient aider à faire des sous pour payer les études de tous. À 14 ans, l’adolescente était responsable des relations publiques à l’hôtel de son grand-père. À 15 ans, elle a travaillé pour un notaire. Une femme lui a volé ses paies. C’est à cause de cette femme que Norah a appris à ne pas faire confiance à tout le monde. De 11 à 16 ans, elle a fréquenté le Collège allemand. C’est là qu’elle a réalisé qu’elle était faite pour les arts, mais elle a dû s’orienter vers l’administration pour des raisons pratiques. Cette période était un des grands bouleversements socio-politiques en Bolivie. À 17 ans, elle travaille en comptabilité pour une entreprise de construction et cinq ans après, elle a travaillé à la Fédération des coopératives d’épargne et de crédit.
La voyageuse a beaucoup d’expérience de travail. À 25 ans, CARITAS engage Norah à Cochabamba, en Bolivie. L’Organisation des États Américains lui octroie une bourse d’études au Chili, à titre de récompense pour avoir fondé la Chambre junior féminine en 1966. Cet organisme existe encore en 2009. Cela a donc été le premier chapitre féminin de la Bolivie, afin d’encourager le leadership des femmes dans la société et les entreprises.
Son grand-père est malade, et c’est elle qui doit lui annoncer qu’il est atteint du cancer et prendre soin de lui. Après la période de deuil, en 1967, elle quitte la Bolivie pour le Dakota du Nord aux États-Unis pour rejoindre sa sœur cadette et s’orienter vers l’éducation des adultes.
En 1972, Norah accomplit son rêve d’aller au Canada (Nouvelle-Écosse) pour faire sa maîtrise en éducation des adultes et le développement international. Hasard du destin, c’est à ce moment qu’elle rencontre son époux Gilles. Tous les deux partent travailler en Afrique en 1975, dans le cadre de projets humanitaires. Norah est plus que jamais dévouée au développement coopératif.
Depuis 1993, elle s’est impliquée dans l’humanisation des soins de santé au Québec, et après avoir été affectée par deux maladies graves, en donnant des ateliers d’écriture et de danse thérapeutiques. Depuis l’an 2006, elle siège sur le conseil d’administration du Centre de réadaptation Estrie. En 2008, elle a accepté, par invitation du ministre de la Santé du Québec, d’intégrer le conseil d’administration de l’Agence de la santé et des services sociaux de l’Estrie dans le but de collaborer à la promotion des droits et des responsabilités des usagers.
Ses plus belles expériences sont dans le domaine du leadership féminin. Elle les a concrétisées par l’élaboration de projets solidaires et interculturels en Bolivie, au Québec et à l’étranger. Le développement international et l’éducation supérieure à travers l’enseignement et la recherche pendant 25 ans l’ont comblée de grandes satisfactions. Elle continue à œuvrer dans des organismes multiethniques et intergénérationnels. Mais avant tout, elle se dit heureuse d’avoir pu continuer son cheminement de création littéraire en tant que poète trilingue à Sherbrooke.
Sa motivation est de rendre plus heureux et aussi plus conscients sa famille, ses amis et concitoyens de leurs talents et de leur rôle important dans la communauté. Norah croit profondément que la vie est un cadeau et elle voudrait que les jeunes s’en rendent compte.
Handi-capable, pour elle, c’est un symbole de changement communautaire et organisationnel, un promoteur de valeurs nobles du travail. C’est aussi un refuge qui nous permet de donner et de recevoir de l’encouragement et d’être solidaires dans la poursuite des projets de vie de tous les membres.
Son message aux autres membres d’Handi-capable reflète beaucoup de gratitude envers leur amitié inconditionnelle.
Aussi, Norah nous invite de continuer à réaliser nos rêves et de ne pas hésiter à demander de l’aide au besoin.
Marc Pilon et Norah Humérez Comtois