ACTUALITÉ/ÉDUCATION
Le jeu libre : Une discussion avec une étudiante en éducation au primaire
-Mathilde Tremblay, décembre 2022-

De plus en plus d’écoles canadiennes remplacent certaines périodes d’apprentissage théorique dans les classes par des périodes de jeux libres. Scandale! Enfants mous! Crient certains, dont ma grand-mère, anciennement enseignante dans un collège privé.
De son côté, Mégane Melançon Pineault, étudiante au baccalauréat en éducation au primaire à l’université Bishop, voit ces changements d’un bon œil. L’étude et l’application du jeu libre fait partie intégrante des méthodes d’enseignement qui lui sont partagées dans son cours. Pour comprendre cette nouvelle tendance et tenter de défaire le mythe de l’enfant mou, nous avons discuté jeu libre avec Mme. Melançon Pineault.
Comment jouer librement
Avant tout, une explication de ce qu’est le jeu libre s’impose. Le jeu libre ou jeu auto-dirigé, c’est simplement de laisser l’enfant décider ce à quoi ou comment il veut jouer. Son imagination guide le jeu. « Il y a deux formes de jeu libre : le jeu libre guidé et celui non-guidé », explique Mme. Melançon Pineault. Dans le cas d’un jeu libre guidé, l’étudiante en éducation offre un thème ou du matériel à ses élèves avant de les laisser librement jouer guidés par ces éléments.
Dans le cas d’un jeu libre non-guidé, elle ne met absolument rien en place. Gamines et gamins sont laissés libres dans l’environnement. On les aperçoit dans une forêt entrain de se construire une cabane avec des branches d’arbres ou encore dans un terrain vague à jouer à celui qui roule le plus vite en bas de la colline.
Le rôle de l’enseignant.e est d’accompagner les petits aventuriers dans leurs jeux. Mme. Melançon Pineault raconte d’ailleurs que ses cours universitaires incluent des moments de jeux. C’est l’opportunité d’avoir une formation universitaire en construction de cabane de bois. « La dernière fois, toute la classe est sortie dans la forêt derrière l’université pour faire des maisons avec des branches d’arbres », se rappelle l’étudiante.

Les terrains de jeux non-guidés sont plus inclusifs

Les cours d’école québécoises ont toutes un air de famille : le module de jeux. Mégane Melançon Pineault ne voit pas toujours d’un bon œil cette énorme structure. Lorsqu’interrogée sur le plus beau moment de jeu dont elle a été témoin dans les cours d’écoles, elle n’a que de mauvaises expériences à partager.
Pour elle, les modules de jeux sont souvent des lieux d’exclusion. Ceux qui ne sont pas capable de monter dans le module sont rejetés du jeu. Les règles de sécurité qui encadre ces structures limitent également l’imagination des enfants. « Tu ne peux pas imaginer comment tu vas utiliser le terrain de jeu, il faut juste que tu l’utilise comme il est censé être utilisé », remarque Mégane.
Elle préconise davantage les structures de jeux plus vagues. Pour elle, la cour de l’école Montessori de Magog est un bon exemple. On y retrouve des rouleaux de bois et un jardin. Ceux-ci sont accessibles à tous les élèves peu importe leur niveau de mobilité. Ils sont des lieux de socialisation, d’imagination et de développement des capacités motrices.
Important pour les enfants de 18 ans et plus
Si le jeu libre est vu comme une composante essentielle du bien-être des enfants, il l’est également pour les adultes. Cette sacrée Mme. Melançon Pineault est une grande joueuse. Durant notre entrevue, elle faisait tourner un « hand spinner », une toupie de main, qui est un jouet thérapeutique pour réduire le stress et aider à la concentration.
Selon elle, les adultes bénéficient autant du jeu que les plus jeunes. Et jouer, ce n’est pas au programme de beaucoup de grandes personnes. « Tout le monde devrait faire des jeux d’évasion », lance l’étudiante comme solution à la grisaille du monde des grands. « C’est une excuse pour les adultes de jouer. Ça développe la communication, la résolution de problèmes et la gestion du temps ».
Alors, grand-mère, il semblerait que jouer librement n’est pas une affaire pour les faibles, ni les mous, mais bien pour l’inclusivité et le développement de soi.
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ACTUALITÉ
18 décembre est la journée internationale des travailleurs migrants
-Mathilde Tremblay, décembre 2022-

« Avez-vous déjà eu l’occasion de les voir arriver au Canada? Probablement que non, car la soirée est déjà avancée lorsque ces travailleurs étrangers descendent des véhicules jaunes qui les ont transportés de l’aéroport jusqu’à la ferme qui leur a été assignée.
Après un voyage ayant duré de longues heures, et après avoir reçu, au moment de mettre le pied à terre, des recommandations disciplinaires sur leurs obligations et leur comportement comme travailleurs saisonniers, les voilà qui arrivent à leur ferme. C’est l’heure où la campagne est enveloppée par l’obscurité, au fond du rang Saint-Jean-Baptiste, quelque part à Sherrington ou à Saint-Paul d’Abbotsford. À cette heure tardive, heureux sont ceux accueillis par leur employeur avec un goûter de bienvenue! Les autres, plus nombreux, iront au lit l’estomac creux, pour y passer leur première nuit dans leur « terre d’accueil ». Il est assez facile de s’imaginer le sentiment d’arrachement qui les envahit après les récentes séparations.
Par hasard, vous les avez déjà vus repartir, ces « oiseaux migrateurs », à la fin d’octobre, quand le sol est déjà blanc sous le givre du matin? Encore une fois, il est peu probable que nous ayons été là pour leur dire au revoir, car on les conduit généralement à l’aéroport avant le lever du jour. Après une dernière nuit d’attente, souvent sans même avoir occupé leurs lits puisque les draps sont déjà lavés et rangés, ils partiront fourbus par les mois de travail accompli. »
Des mots encore près de la réalité actuelle
Voilà les mots que Clément Bolduc, prêtre impliqué depuis plusieurs années auprès des travailleurs migrants saisonniers venus au Québec, écrivait en l’honneur de la Journée internationale des travailleurs migrants de 2004.
Dix-huit ans plus tard, cette journée du 18 décembre arrive à nouveau et il semble que le texte de M. Bolduc s’applique encore. Les personnes migrantes venues pour travailler au Québec demeurent méconnues. Néanmoins, la Journée internationale des travailleurs migrants est une opportunité de prendre le temps d’apprendre à connaître qui ils sont, dans quelles conditions ils vivent et travaillent ainsi que les combats qu’ils mènent actuellement pour se sentir mieux en terre québécoise.
Ces personnes migrantes viennent travailler au Québec souvent pour rapporter de l’argent à leur famille restée dans leur pays natal. Elles se déplacent par nécessité financière, mais ne sont admises à rester dans la province que de manière temporaire. Elles sont accueillies sous les conditions du Programme fédéral des travailleurs étrangers temporaires (PTET).
C’est là la source de nombreux malheurs. Les travailleurs migrants ne peuvent pas quitter leur emploi même si les conditions de travail et de logement y sont déplorables. S’ils ne remplissent pas leur contrat les liant à leur employeur, ils sont expulsés de la province. De là naissent abus, faible salaire, manipulation, etc. de la part de certains employeurs.
Pour faire souffler un vent nouveau
Même si de plus en plus d’employeurs et citoyens prennent l’initiative se faire proches de ces travailleurs et que leur présence est reconnue comme une source de richesse culturelle, la précarité dans laquelle ils vivent demeure.
Plus que jamais, les personnes migrantes venues pour travailler sont près d’obtenir le changement du programme PTET qui les rend si vulnérables aux abus. Depuis décembre 2021, le premier ministre Justin Trudeau a demandé l’analyse de la possibilité d’accorder le droit de résidence permanente aux travailleurs migrants. Ils ne seraient donc plus dépendants d’un employeur pour rester au Québec. Un tel changement apporterait certainement un vent de liberté et de soulagement sur les terres agricoles québécoises.
Pour l’instant, les résultats de l’analyse gouvernementale sont toujours en attente. Avec l’approche de la Journée internationale du 18 décembre, les manifestions pour le changement du PTET sont en marche et elles rassemblent québécois.es et migrant.es. Pour d’autres, cette journée est simplement une chance de reconnaître la présence de personnes venues de loin pour trouver du travail près de chez nous.
Ceux qui habitent les villages agricoles de la région peuvent passer à l’épicerie le jeudi soir qui, selon Clément Bolduc, est le moment où les travailleurs migrants se rendent en ville pour acheter ce dont ils ont besoin pour la semaine. Passez dire bonjour. |
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ATTENTION À LA VENTE PAR SOLLICITATION Par téléphone, à domicile et par Facebook
Y a-t-il de la vente par sollicitation dans votre secteur? Si oui, avisez l’ACEF Estrie dès que possible au 819 563-8144. Suite à un signalement, l’ACEF organisera un blitz d’information dans le secteur. En nous informant rapidement, vous pouvez aider des gens à être vigilants face à la vente sous pression. Vous pouvez aussi aider ceux qui regrettent d’avoir signé un contrat coûteux à annuler dans les 10 jours.
Les motifs invoqués pour obtenir un rendez-vous sont souvent la visite gratuite d’un expert en efficacité énergétique ou d’un inspecteur ainsi que des subventions. Il y a aussi, beaucoup de publicité sur Facebook invitant les gens à s’inscrire pour profiter de subventions ou inspections gratuites. Une fois sur place, on cherche à vous vendre des produits tels une thermopompe, ou l’isolation et décontamination de l’entretoit.
Si on vous sollicite
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Refusez un rendez-vous
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Avisez l’ACEF au 819 563-8144 ou à
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Ne signez jamais rien le jour même
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Refusez de signer sous pression
Si vous avez déjà signé
Vous disposez de 10 jours pour annuler un contrat de vente itinérante sans motif à partir de la date de la signature, et ce même si le produit a été livré ou si le service a été rendu. Il suffit d’envoyer le formulaire de résolution (fourni avec le contrat) par courrier recommandé. Après le délai de 10 jours, c’est plus compliqué, mais il y a parfois quelque chose à faire. Pour plus d’informations, contactez l’ACEF Estrie à
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ou 819-563-8144.
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ACTUALITÉ, RÉFLEXION, RECETTE DE CUISINE, CONSEIL, CRÉATION : ON EST PRÊT
Le journal est à la disposition des membres de Handi-Capable. Si vous avez quoi que ce soit que vous aimeriez transmettre au journal, envoyer le tout par courriel à
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ACTUALITÉ/ALIMENTATION
En ce qui concerne Suzette et ses clémentines
-Mathilde Tremblay, novembre 2022-

(Les clémentines font leur entrée dans les marchés)
Du mois de novembre à celui de décembre, ce sera la saison des clémentines. Durant cette période, elles sont excellentes à déguster fraîchement sorties de leur pelure. D’un autre côté, la cuisine française propose d’en faire un beurre. Ce beurre de clémentines s’appelle Suzette.
Suzette
Le chef français Jean-François Piège détient deux étoiles Michelin et une recette de beurre Suzette à tout casser.
Elle va comme suit :
D’abord, vous aurez besoin de sucre en morceaux et, bien-sûr, de clémentines. Il vous faudra frotter les morceaux de sucre sur les clémentines non-pelées. Le sucre pourra ainsi s’aromatiser au zeste de clémentines.
Une fois les clémentines entièrement zestées, faites chauffer leur jus dans une casserole. Ajouter les morceaux de sucre au jus pour les y dissoudre.
Portez le tout à ébullition jusqu’à ce qu’il réduise de moitié. Faites-y fondre ¼ tasse de beurre et retirer du feu.
Filtrez le mélange pour retirer la pulpe des clémentines.
Pour la touche finale, le chef Piège ajoute une cuillère à soupe de Grand Marnier, le zeste d’une orange et le jus d’un tier de citron. Ces derniers venus sont optionnels (mais très bons).
Il semblerait qu’on peut en mettre partout
Quoi faire avec du beurre de clémentines me direz-vous. Il a l’air d’avoir un goût si particulier qu’il est difficile d’imaginer dans quels plats l’incorporer. En fait, il semblerait que le beurre Suzette peut rehausser les recettes sucrées comme salées. Il est populaire avec les crêpes. Les crêpes Suzette sont d’ailleurs un dessert français bien connu. Il peut également être utilisé pour accompagner les gaufres au déjeuner.

Lorsque préparé avec peu (ou pas) de sucre, il peut être servi avec du poisson ou des fruits de mer. Le beurre Suzette est particulièrement apprécié avec la sole et les coquilles Saint-Jacques.

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