L’assistance sexuelle au Québec : Une étude exploratoire

ACTUALITÉ/RÉFLEXION

L’assistance sexuelle au Québec : Une étude exploratoire

-Mathilde Tremblay, septembre 2021-

3coeurs
Marco Alberio, professeur de sociologie à l’Université du Québec à Rimouski, mène un projet de recherche sur l’accompagnement sexuel pour les personnes en situation de limitations fonctionnelles.

Le sociologue et son équipe de chercheur.es récoltent, depuis 2019, des données pour leur étude intitulée Handicap, droit à la sexualité et assistance sexuelle : quelles avenues possibles? qui est financée par les Fonds de recherche du Québec. Au total, ce sont plus de 100 000$ qui ont été investis dans le but de comprendre où en est la notion d’assistance sexuelle au Québec et dans quel contexte celle-ci a pu être légalisée dans d’autres pays comme la Suisse.

La dangereuse vie des clients de travailleur.euses du sexe au Québec

À l’heure actuelle, avoir recours à l’assistance sexuelle est un acte interdit par le Code criminel. Les personnes ayant une limitation physique qui font appel à un ou une travailleuse du sexe pour répondre à un besoin de contact physique doivent le faire dans le plus grand secret. Il en va de même pour leurs proches qui, en les aidant à se déplacer jusqu’au lieu de rendez-vous, s’exposent à des accusations de proxénétisme.

L’étude du professeur Alberio vise à jeter un éclairage sur cette pratique cachée à savoir comment elle est vécue par les travailleur.euses du sexe, les clients et les proches aidants. Ces données seront ensuite comparées au vécu des habitants de la Suisse où la pratique de l’accompagnement sexuelle est légale et encadrée par une formation d’une centaine d’heures. Le projet de recherche est né en réponse à la question montante du droit à la sexualité pour tous qui commence à émerger au Québec.

En attente des résultats

Le projet de recherche doit se terminer en cette année 2021. Le 21 avril dernier, l’ACSEXE+, un réseau de discussion qui a pour mission de « parler de sexualité positive et de handicaps au Québec », publiait une invitation à toute personne concernée par l’assistance sexuelle à réaliser une entrevue individuelle via Zoom avec l’équipe de Marco Albertio pour contribuer à l’étude. Une compensation de 50$ sera remise aux participants pour le temps alloué au projet. Les résultats de l’étude sont à venir.