ACTUALITÉ/SANTÉ
Montée de l’intérêt pour le « earthing » comme traitement pour l’insomnie et les douleurs chroniques
-Mathilde Tremblay, mai 2021-
De plus en plus d’études scientifiques se penchent sur les possibles bienfaits pour la santé humaine de l’ « enracinement » connu en anglais sous le nom de « earthing ».
Le « earthing » est une technique des plus simple qui est pratiquée en médecine intégrative. Elle part du principe selon lequel la surface de la Terre est chargée négativement et que le corps humain conduit naturellement ce courant énergétique. La charge part des pieds d’une personne lorsqu’ils sont en contact avec le sol, puis traverse le reste du corps, ce qui contribuerait à l’équilibre de l’organisme. En revanche, l’arrivée des souliers et de leurs semelles qui empêchent les pieds de toucher le sol aurait brisé cet échange naturel entre la terre et les gens. Le « earthing » ou enracinement consiste donc à retirer ses chaussures et poser ses pieds nus à l’extérieur pour se reconnecter aux charges négatives.
La santé entre deux touffes d’herbes
Il y a peu de temps, les bienfaits de la méthode de l’enracinement étaient connus sur une base subjective et peu étayés scientifiquement. Les connaissances à ce sujet relevaient de témoignages de gens à propos du bien-être que marcher pieds nus sur la plage ou dans l’herbe apporte. Pour confirmer ces impressions, des études ont récemment été menées, notamment, par le docteur Stephen T. Sinatra et par Clint Ober qui sont reconnus comme des pionniers dans le domaine de la recherche sur le « earthing ».
À ce stade, les évidences de l’impact positif de cette pratique sur la santé sont limitées, mais prometteuses. L’évaluation de groupes de patients choisis pour pratiquer le « earthing » a permis de mesurer une réduction de l’inflammation du corps, une stabilisation du sommeil, une réduction du taux de cortisol et une amélioration de la circulation sanguine chez les participants à la suite des séances passées pieds nus. À l’opposé, les groupes de gens qui croient (à tort) pratiquer l’enracinement puisqu’ils agissent en réalité à titre de groupes témoins ne présentent pas ces mêmes changements positifs. Une analyse sur ce sujet menée par Clint Ober a relevé que 93% des participants ont vu leur qualité de sommeil s’améliorer contre 13% des participants du groupe témoin. De plus, du groupe des « enracinés », 74% a vu ses douleurs chroniques au niveau du dos et des articulations diminuer contre 0% pour le groupe des « faux-enracinés ».
Pour les personnes à mobilité réduite
Les gens qui ne sont pas en mesure de marcher pieds nus à cause d’une limitation physique peuvent tout de même pratiquer l’enracinement. Assise depuis son fauteuil roulant, une personne n’a qu’à retirer ses souliers et planter ses pieds sur un bout de gazon, de terre, de sable ou de gravier, bref sur une surface conductrice. Si cela n’est pas possible, il existe des matelas de « earthing » qui sont conçus pour conduire les charges négatives du sol et permettent aux personnes alitées d’être en contact avec celles-ci.
D’ailleurs, il est possible de lire de nombreux témoignages de personnes ayant un handicap physique qui pratiquent l’enracinement sur Internet. David Olerud, paraplégique à la suite d’un accident de travail et âgé de plus de 80 ans, a commencé à dormir enraciné grâce à un matelas de « earthing » en 2013. Depuis, il rapporte que sa mobilité physique ne fait que s’améliorer. Même constat pour Jason Parkinson qui est quadraplégique et qui a débuté le « earthing » en 2017. Il explique que cette pratique a permis de réduire ses spasmes de jambes, d’améliorer sa circulation et même d’épaissir ses cheveux. Leurs témoignages se retrouvent sur le site Abilities.com.