ACTUAITÉ/SCIENCE
Nuit lumineuse bienheureuse, nuit lumineuse malheureuse
-Mathilde Tremblay, février 2022-
Par une nuit claire, on peut sortir marcher son chien sans lampe et faire sa lecture du soir à la simple lumière de la fenêtre. Quand on parle du phénomène de la « nuit lumineuse », on parle soit d’un phénomène rare qui n’arrive qu’une seule fois par année, soit de pollution lumineuse.
Nuit lumineuse bienheureuse
Aussi appelée « nuit claire », le rare phénomène de la « nuit lumineuse » a longtemps été un mystère pour les scientifiques. Lorsqu’il survient, la noirceur de la nuit disparait presqu’entièrement et, pendant une courte période, on se croirait en plein jour. Les gens témoins d’un de ces épisodes de clarté nocturne rapportent avoir pu lire leur journal sans allumer de lumière par exemple.
Ce n’est que récemment qu’une hypothèse scientifique formulée au Canada a été confirmée quant à la cause de ces nuits lumineuses. Ce serait les ondes de Rossby qui seraient à la source du phénomène selon des chercheurs de l’Université York. Ces ondes se déplacent autour de la Terre par courants et, lorsqu’elles se retrouvent en forte quantité autour de la même région, leur énergie lumineuse éclaire la nuit comme un petit soleil. Si vous n’avez jamais vu de nuit claire, pas de panique, elles surviennent seulement 7% des nuits et ce, à n’importe quel endroit sur Terre. Si vous en avez déjà aperçu une, comptez-vous bienheureux.
Nuit lumineuse malheureuse
Si apercevoir une « nuit lumineuse » était déjà une grande chance il y a de cela des dizaines d’années, la quantité phénoménale de lumières allumées le soir dans les villes de nos jours rend les événements de nuit lumineuse presqu’impossible à voir. Dites-vous donc que si vous trouvez qu’il fait très clair le soir à Montréal, Québec et même Sherbrooke, on ne parle pas d’une nuit lumineuse, mais de pollution lumineuse. Une nuit lumineuse malheureuse.
La pollution lumineuse, c’est la lumière artificielle projetée vers le ciel qui chamboule la noirceur de la nuit. Le ministère de l’Environnement de de la Lutte contre les changements climatiques souligne trois grandes conséquences de la pollution lumineuse. D’abord, elle nous fait perdre contact avec les étoiles en rendant leur observation impossible. Ensuite, elle nuit à notre perception du cycle normal du jour et de la nuit allant même jusqu’à causer des migraines, des troubles du sommeil et des changements d’humeur chez certains. Finalement, relève le ministère, cette perturbation du cycle lumineux affectent aussi les écosystèmes. « Chaque année en Amérique du Nord, cent millions d’oiseaux attirés par la lumière meurent en percutant les gratte-ciel; les animaux perturbés par la lumière désertent certaines régions; les activités de migration, de prédation et d’accouplement peuvent être anormalement modifiées chez certaines espèces », explique le ministère.
Considérant les impacts significatifs de la pollution lumineuse, une pétition pour réduire certaines sources majeures de lumière artificielle au Québec a été mise en ligne la semaine dernière sur le site de l’Assemblée nationale. Les citoyens intéressés ont jusqu’au 14 mars 2022 pour signer la pétition. À ce jour, le nombre de signataire s’élève à 656.
Les personnes intéressées par la pétition peuvent se rendre sur le site de l’Assemblée général https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-9447/index.