Quelques outils pour apprendre l’Abénakis

ACTUALITÉ/PATRIMOINE

Quelques outils pour apprendre l’Abénakis

-Mathilde Tremblay, janvier 2023-

Les Abénakis sont la communauté Autochtone qui chassait dans la région de Kchi Nikitawtegwak (La Grande fourche) avant que les lieux ne soient rebaptisés sous le nom de Sherbrooke. Aujourd’hui, la langue abénakise a presque disparu. Pourtant, elle raconte l’histoire des débuts de cette région que nous croyons connaître et communique la vision de ceux qui ont su vivre de manière responsable avec la nature.

Cette chronique servira de lieu pour ceux qui souhaitent apprendre un peu cette langue et de cette langue à tous les mois. Elle s’inscrit dans une tentative de préserver et reconnaître l’importance de la communauté des Abénakis.

Je serai la messagère illégitime de la langue, puisque je suis non-abénakise, mais ceux dont l’Abénakis est leur langue maternelle se font des plus rares. Ce qui sera présenté ici est tiré du dictionnaire Abénakis-Anglais par David K. Fortin.

 

abt1i1 KAOZ    VACHE    
abt1i2  ASES  CHEVAL
abt1i3 PICS  COCHON 

 

En observant les noms en abénakis donnés aux animaux de la ferme, on remarque qu’ils sont tirés de l’anglais. Kaoz est inspiré de cows, ases de horses et piks de pigs. On comprend alors que ces animaux ne sont pas natifs du Québec. Les Abénakis ont dû pointer du doigts le cochon, la vache ou le cheval en demandant aux colons anglais : « Qu’est-ce que s’est? ». Ils ont obtenu une réponse au pluriel : « These are cows ». Résultat, les Abénakis se sont retrouvés avec la prononciation au pluriel de chaque animal pour désigner un seul individu.

 

abt2i1 kokokhas  hibou 
abt2i2 seg8gw moufette 
abt2i3 mamij8la papillon

 

Natifs

Au contraire, lorsqu’on observe les noms en abénakis de ces animaux sauvages, on voit qu’ils ne sont pas tirés d’une autre langue. Le hibou, la moufette et le papillon parcouraient les terres sherbrookoises bien avant l’arrivée des Européens. Leurs noms renferment des informations sur le rapport que les Abénakis ont avec chacun d’entre eux. Kokokhas (hibou) réfère au son « kokokh » que fait l’oiseau. Seg8gw (moufette) se traduirait par quelque chose comme « celui qui se vide » en référence jet puant qui peut sortir de la bête. Finalement, Mamij8la (papillon) contient le mot « j8l » qui fait référence au nez. Il est probablement ici question de la longue trompe du papillon.

Points à retenir

On retient donc que les vaches québécoises n’existent pas. Le model des animaux de ferme qui domine à Sherbrooke est en fait un modèle tiré des fermes d’Asie. Les Européens s’en étaient inspirés et ont amené par bateau cochons, vaches, moutons, poules, etc. en Amérique du Nord. De leur côté, les animaux natifs d’ici ont une connexion particulière avec la langue abénakise.