Une table de discussion sur les films d’horreur et le handicap physique

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Une table de discussion sur les films d’horreur et le handicap physique

-Mathilde Tremblay, octobre 2022-

 

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En cette période Halloweenesque, dans Los Angeles, au cœur du cinéma Hollywoodien, s’est tenue une rencontre pour discuter handicap et films d’horreur.

Ce qui s’y est dit

C’est le 28 octobre dernier qu’une dizaine de personnes vivant avec une limitation physique ont été invitées par le Ghouls Magazine à partager leurs impressions et leurs désirs quant à la représentation du handicap dans ces films qui nous font frissonner.

Certains participant.es étaient, eux-mêmes, dans l’industrie cinématographique alors que d’autres étaient des consommateurs d’horreur aguerris. Jennifer Valdes, cinéaste indépendante depuis 13 ans, était de la discussion. Pour elle, l’horreur est un genre auquel elle s’associe facilement et dans lequel elle peut s’identifier aux personnages. « Comme les personnages d’horreur, les personnes avec une limitation font face à des traumatismes à tous les jours », explique-t-elle lors de l’événement tenu par Ghouls Magazine. Néanmoins, elle aimerait voir s’ajouter à ces protagonistes tel Michael Myers de la série Halloween de la complexité et davantage de facettes. Il paraît trop simple de présenter le visage brûlé de Michael comme la source de sa damnation et son désir de vengeance comme la seule force guidant toutes ses actions.

Valdes n’est pas la seule à critiquer l’approche simpliste des films d’horreur aux handicaps. Alison Stine est autrice de romans d’horreur. Pour elle qui vit avec la microtie depuis la naissance et est donc partiellement sourde, les récents films Un silence de mort et Un coin tranquille sont un bon effort de la part de l’industrie de montrer la surdité sous un angle positif, mais ils échouent au test du réalisme. C’est dans un article pour le journal Washington Post qu’elle nomme l’exemple d’Un silence de mort qui met en scène une jeune fille sourde qui doit guider sa famille entendante dans un monde habité par des créatures qui traquent les humains par le bruit. Son silence et sa capacité à utiliser ses autres sens font d’elle une première de classe dans cet univers. « N’importe qui croyant que les personnages sourds seraient particulièrement silencieux ne doit pas connaître beaucoup de personnes sourdes : nous sommes très bruyantes », écrit Alison Stine. Elle se rappelle les rires des ses camarades de classe lorsqu’elle devait lire un texte à voix haute et qu’elle n’arrivait pas à réguler le volume de sa voix.

Deux idées de films

Qu’ils soient aimés ou détestés, qu’on puisse s’y identifier ou rire de leur incongruence avec la réalité, les films d’horreur sont un classique de la fête d’Halloween. En voici deux qui se démarquent pour leurs efforts vers la représentation de la diversité.

Wendell et Wild (2022), sorti cet octobre sur Netflix, est l’œuvre d’une collaboration entre le réalisateur de L’Étrange Noël de monsieur Jack, Henry Selick, et du réalisateur Jordan Peele reconnu pour ses films à revendications sociales. C’est une charmante histoire animée dans laquelle deux démons maladroits entrent dans le monde des vivants grâce à une jeune adolescente révoltée.

Blood Quantum (2019) est l’équivalent canadien du film de zombies. C’est Jeff Barnaby, né en terres Mi’kmaq et décédé cet octobre, qui est derrière ce long-métrage. Une épidémie de zombie qui fait rage au Canada, des Canadiens-zombies, des poissons-canadiens-zombies et des membres des Premières Nations immunisés contre le virus, voilà ce qui attend les spectateurs de Blood Quantum.