En 2009, François Desmarais, qui ne demeure pas bien loin, sur la rue des Roses, a eu l’idée de faire un jardin communautaire adapté aux besoins des personnes à mobilité réduite. Il l’a développée. Il dut faire des démarches auprès de la Ville : représentations et pétition en règle. Finalement, et au bonheur de son petit groupe de personnes atteintes de sclérose en plaques, la Ville clôtura un espace entre la rue des Lys et le parc Maillé.
L’organisme de référence de François, l’Association de la sclérose en plaques de l’Estrie, fournit les sous nécessaires à la construction des quatre bacs à jardinage. Avec l’argent ainsi acquis, François sollicita ses connaissances pour construire les bacs de jardinage. Alors, avec la terre apportée en vrac par camion, l’aide vint pour les emplir suffisamment. Toutefois, l’organisation n’acquit pas suffisamment de tonus relationnel pour lier les jardinières et jardiniers en un projet commun. Le projet tomba en désuétude et François fit un jardin chez lui, sur la rue des Roses.
De bouche à oreille, d’un membre commun au groupe de François et de Handi-capable, Christian Tano partagea avec Sylvie Godbout de Handi-capable la possibilité de reprise du projet qui n’avait pas survécu. C’est ainsi que l’on me communiqua cette possibilité. Alors, le tour des membres fut fait à savoir qui voulait prendre la relève.
Ceci étant fait, les capacités et connaissances de chacun(e) furent mises en commun. Les bacs en friche étaient tristes à voir avec les hautes herbes les ayant envahis. La terre s’était appauvrie et les bacs qui avaient été posés directement par terre pourrissaient. Du travail de bras, de la logistique pour acheter la terre nourricière à bon prix et autres furent, par exemple, du travail fait dans un esprit de collaboration participatif. Il ne s’agit pas là de cet exercice d’autorité qui tue l’initiative et amène invariablement la faillite des projets communs. Chacun étant l’égal de l’autre, un jardin de plaisir naquit!
Le projet a été repris solidairement à l’initiative de Handi-capable, et trois des pancartes publicitaires l’affirment bien fièrement. Colette, Guy, Marie-Élodie, Raymond, Sylvie et Johanne forment la première équipe en cette saison 2012.
L’employé responsable de la Ville nous parle d’ajouts de bacs pour recevoir d’autres personnes comme nous. Un travailleur nous dit que le projet démontre sa vivacité. Bien sûr, pommes de terre, radis, citrouilles, bettes à cardes, carottes, épinards, choux, rutabaga… et fleurs verdissent déjà les quatre jardins. Une buse à queue rousse sur montage taxidermiste vole, suspendue à un fil au-dessus des productions en croissance.
Raymond Cyr, jardinier