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Francis Boulet

  

francisJe me présente : Francis Boulet. Je suis une personne de 27 ans atteinte de paralysie cérébrale. J’ai publié deux recueils de poésie dont Départ du poétique en 1998 et le plus récent, Mon calepin d’émotions, en 2004, avec l’aide de Handi-capable. À partir de mes écrits, je réalise aussi des poèmes plastifiés et des signets. En visitant mon site, vous pourrez voir des extraits de mes créations et même vous en procurer.

Au-delà de la promotion de mes œuvres, je souhaite faire de la sensibilisation et de la motivation. Pensez-vous qu’une personne handicapée physique soit quelqu’un qui ne connaît aucun plaisir, aucune joie de vivre et qui est sans amis? Laissez-moi vous prouver le contraire au fil des mois avec mon bulletin positif. Tout le monde est invité sur ce site, car nous avons tous besoin des énergies positives. Que vous soyez handicapé ou non, jeune ou âgé, tous sont les bienvenus!

Je souhaite de tout mon cœur que mes écrits vous aideront à être positif et charitable. Bonne visite sur mon site et revenez aussi souvent que vous désirez, car ce site sera constamment en mouvement! Rendez-vous sur http://calepindemotion.handi-capable.net ou rejoignez-moi par courriel : [email protected].

Marjolaine T. Lapointe

 

marjoJe suis Marjolaine T. Lapointe. J’ai eu la polio à l’âge de 3 mois, ce qui m’a laissé une faiblesse au coté droit. Opérée à 10 ans à l’Hôtel-Dieu de Montréal, j’ai pu continuer de marcher et de vaquer à mes occupations de chaque jour.

 Mariée depuis 31 ans, j’ai trois filles dont une de 29 ans et deux de 27 ans; elles sont en couple toutes les trois et je suis grand-maman quatre fois.

Depuis un an et demi, j’ai réorienté ma carrière. J’étudie en informatique. J’ai passé les tests comme programmeur info et j’étudie le montage et la réparation d’ordi. J’espère partir à mon compte au printemps. Je crois que l’on doit bouger par soi-même, sinon rien ne change pour nous.

Je suis dans l’association Les Soupapes de la Bonne Humeur, à Lac-Mégantic, depuis 28 ans. À part le transport adapté, il n’y a pas de grands changements pour les personnes handicapées dans ma région. C’est bien dommage que le changement fasse si peur!

Pour me rejoindre : [email protected]

Raymond Cyr

 

raymondEn guise de présentation, voici un récit inspiré par ses souvenirs d’enfance à St‑Jean‑de‑Brébeuf, en Gaspésie.

Autant ceux qui vont à quatre pattes que ceux qui vont debout en forêt atteignent par moments précis l’unité du cœur, du corps et de l’esprit : notre paix sacrée. Encore faut-il la favoriser. Cette unité n’est atteinte qu’à certaines conditions. La fatigue résultant du labeur soutenu de l’animal comme de l’homme y conduit. Or, pour nous, les Métis de la montagne, certains endroits sont manifestes d’une harmonie spéciale avec la nature.

Notre cheval de trait tâte doucement le sol de la patte, allant d’une nappe d’ombre à une autre, sous les feuillus près de la source. Il se tient à la fraîche, aurait-on dit en ces temps-là. Le travail de halage de la pitoune lui fut très exigeant sous les chaleurs. Mais la chaude saison apporte ses petits bonheurs aux bons moments. De-ci de-là, il broute les touffes d’herbes tendres. Et nous, nous sommes un peu plus bas, là où l’eau devient un jeune ruisseau qui rigole entre les roches noires pour venir s’évaser sur les graviers d’une minuscule plage en dessous des épinettes. Nous y dînons. Il y fait bon et frais à l’abri des poussières et des vapeurs étouffantes de l’air là-haut, par delà les faîtes.

Un éclair de reproche dans l’œil, mon père jette d’un trait sec son fond de tasse de thé qui s’éclabousse contre les gravois gris. Mes deux frères s’affrontent verbalement depuis quelques minutes. La paix sacrée du repos vole par éclats… éclats de voix. Venu roulant serré du fond de la gorge, j’entends ce mot forcé entre ses dents : « Viens! » Il se fond dans l’ombre et s’éloigne plus bas encore. Je tiens le pas derrière lui sentant qu’il a un but précis en tête… tel un périple connu. Il s’arrête un moment et retire en une incision rapide de canif une pièce d’écorce rectangulaire du bouleau blanc. « On va boire en bas avec ça…elle est meilleure », ajoute-t-il. Nous contournons par le haut une chute et descendons le flanc raide de la montagne, cherchant les aspérités pour poser le pied.

En contrebas, la large cuvette dégorge d’eau cristalline et glacée entre les pierres noires polies. Accroupis sur le rebord, nos regards se perdent un moment dans ce creuset plus profond et insondable que toutes les nuits superposées du temps. Et le regard finit par remonter par-dessous la frange de lumière passant entre les cimes des arbres. La clarté tombe tout droit depuis un bleu vertigineux où le soleil est absent du décor. La raie de lumière est mince en ce point. Par devant, un panorama s’ouvre en entonnoir sur les montagnes. Mon père replie l’écorce de bouleau pour obtenir un récipient de forme conique pincé entre le pouce et l’index. Tandis que dans son dos les eaux s’ébrouent en mousses blanches et vaporeuses sur les pointes de roc jusque dans la cuvette, il tend le récipient d’écorce sous un mince filet d’eau minéralisée tombant du flanc rocheux.

Dans son langage d’homme qui ne connaît que la simplicité, il dit : « Les chevreuils viennent icitte pour bouère. Et pis, y sont en paix. Y voueillent v’nir de loin. Cé la meilleure eau », ajouta-t-il. Bien sûr, aucune attaque ne pouvait venir de par le petit rapide. Et nous avons bu à petits traits cette eau millénaire qui fortifie les cornes, les sabots et les os tels les Anciens le faisaient bien avant nous. Depuis, je me recueille au fond de ces échancrures du roc, ces cassures de la montagne qui livrent le temps sans mesure et l’unité sans condition aux hommes autant qu’aux ongulés entre deux hivers.

Vous trouverez d’autres textes de Raymond Cyr à l’adresse suivante : http://www.autochtones.ca/portal/fr/Content.php?id=130

Mentionnons enfin que Raymond Cyr est un leader Métis actif et respecté. Pour le rejoindre : [email protected]

Norah Humérez-Comtois

 

norahBolivienne d’origine, je suis au Canada depuis 1971 et au Québec depuis 1975, avec quelques départs pour travailler en développement international et coopératif tant en Afrique qu’en Amérique latine.

Diplômée de l’Université de Montréal (doctorat en sciences de l’éducation – andragogie), je suis professeure retraitée de l’Université de Sherbrooke, de l’Université du Québec à Chicoutimi et de l’Université Concordia. Ce que j’ai retenu de tous ces parcours en enseignement universitaire et sur le terrain, c’est que nous sommes sur cette terre pour aimer, pour créer et pour apprendre sans cesse afin de bâtir un monde meilleur.

Par ailleurs, deux maladies graves m’ont fait prendre conscience que pour recouvrer la santé, il faut que le corps, l’âme et l’esprit arrivent à s’unifier. Je souffre de polyarthrite rhumatoïde évolutive sévère depuis 1993, ce qui a causé une mobilité réduite. J’utilise la reconnaissance vocale pour écrire à l’ordinateur.

Dans la foulée de mes préoccupations pour favoriser la justice et l’équité dans la société, l’humanisation des soins dans le domaine de la santé me tient à cœur. Dans ce sens, j’ai décidé, en 2005, de me joindre au Comité d’usagers du Centre de réadaptation Estrie dont je suis la vice-présidente. C’est à cette institution que j’ai reçu les soins les plus efficaces pour apprivoiser ma condition.

Sur un plan plus personnel, j’ai grandi dans une vallée de la Bolivie (Cochabamba) qui jouit d’un printemps éternel. C’est là que s’est révélée en moi, pour la première fois, ma vocation de poète. J’avais alors neuf ans. Quelle joie ce fut pour moi de découvrir la valeur, les mystères et la force de la parole écrite! Aujourd’hui, au gré de l’inspiration, j’écris la poésie en français, en espagnol et en anglais. Au Québec, j’ai publié quatre recueils de poésie depuis 1986, avec le Cefame International Inc. Ces recueils sont : Pour quand la paix? – Y Cuándo la Paz? – And Peace…When? (1986), Nids d’amour (1996), Guérison… à l’horizon – Guérison de l’âme et du corps (1999) et Ode à la vie (2003). Un cinquième livre, en espagnol, est en voie d’être achevé pour 2006.

Les ateliers d’écriture thérapeutique, que j’offre à des personnes bien portantes et à d’autres souffrant d’une maladie ou d’un handicap, m’ont permis d’utiliser des stratégies d’apprentissage innovatrices : Histoires de vie et témoignages, danse créative adaptée, thérapie de la prière, rigolothérapie. Je peux faciliter l’accroissement de la motivation personnelle afin d’aider les personnes à entreprendre la traversée du désert et le parcours du labyrinthe auxquels nous devons tous faire face au cours de nos vies. L’objectif ultime est d’atteindre l’oasis de la sérénité afin d’accueillir et de célébrer chaque parcelle de vie qui est en nous.

Le tai chi taoïste, que je pratique depuis 1995, m’a aidée à garder la souplesse de mon corps endolori presque en permanence et d’équilibrer mes énergies.

Pour moi, Handi-capable est un chantier de solidarité, de respect mutuel et d’amitié où les valeurs nobles du travail ont une place privilégiée. Nous pratiquons, dans ce contexte, le dialogue intergénérationnel et interculturel d’une manière spontanée et fraternelle.

Quelques fleurs de mon jardin secret? J’aime regarder un enfant qui apprend à marcher et les volées d’oiseaux. Entendre le silence au sommet d’une montagne et les chansons de Ginette Reno sont pour moi source de réconfort. J’aime sentir l’arôme des aliments cuits au four et goûter une crème glacée molle ainsi que la saveur des fraises, des mangues et des bleuets. Et pour garder la mobilité, j’adore interpréter des danses folkloriques de la Bolivie et d’autres pays!

Vous pouvez m’écrire à l’adresse : [email protected]

Claude Fortier

 

claude_courseMon nom est Claude Fortier. Je suis né à St-Ferdinand le 17 décembre 1953 dans la région des Bois-Francs, entre Plessisville et Blake Lake. Nous étions sur la ferme agricole familiale de mon grand-père Fortier. J’y suis demeuré jusqu’à l’âge de 10 ans. Par la suite, je suis demeuré encore sur une ferme agricole avec mes parents pendant quelques années, puis nous sommes venus demeurer à Plessisville. À l’âge de 5 ans, j’ai eu la poliomyélite. Je suis allé à plusieurs hôpitaux à Québec afin de soigner ma maladie. Vers l’âge de 12 ans, dû à des séquelles de la poliomyélite, j’ai eu la scoliose. Je suis demeuré à l’hôpital Ste-Justine de Montréal pendant plusieurs mois et y suis retourné pendant quelques années.

Vers l’âge de 16 ans, le médecin de l’hôpital Ste-Justine de Montréal m’a confirmé que mon état de santé était enfin stable pour le reste de ma vie. C’est à partir de ce moment que j’ai pu continuer à travailler sur la ferme agricole jusqu’à l’âge de 29 ans.

Pendant la période de 16 ans à 29 ans, j’ai terminé mes études secondaires et collégiales. J’ai mis sur pied, avec d’autres personnes, un regroupement pour personnes handicapées à Plessisville en 1979. À ce jour, il est encore fonctionnel.

En 1982, je suis parti demeurer à Sherbrooke pour faire mes études universitaires à l’Université de Sherbrooke. Je détiens un baccalauréat en service social et un certificat en toxicomanie.

Pendant la période de 1984 jusqu’en 1992, j’ai fait de la compétition en fauteuil roulant. Au début, j’ai fait de la compétition au basketball pendant 2 ans et, par la suite, de la compétition athlétique (course en fauteuil roulant) pendant 6 ans, sur la scène nationale. À cette époque, j’étais en pleine forme physique et morale et ceci était l’une de mes plus belles expériences, à part ma conjointe. Nous sommes mariés depuis 1998.

De 1988 à 2003, l’un de mes plus beaux souvenirs est ma petite chatte Mascouche qui m’a donné beaucoup de bonheur et de joie. Maintenant, elle est décédée d’une insuffisance rénale en mars 2003 et elle me manque toujours.

 

En 1996, j’ai rencontré Brigitte qui allait devenir mon épouse en 1998. Depuis, nous sommes toujours ensemble. Tout va bien dans notre couple et nous sommes heureux d’être ensemble pour le meilleur et pour le pire (rire).

Mes premières expériences de travail ont été en 1979, le Club Joie de Vivre de Plessisville. Je suis l’un des premiers membres à fonder le regroupement de personnes handicapées. J’ai travaillé comme secrétaire trésorier et comme administrateur. J’ai été sur le conseil d’administration ainsi que sur le conseil exécutif. J’y suis demeuré de 1979 à 1982.

J’ai travaillé pour l’Office des personnes handicapées à Sherbrooke comme travailleur social de 1984 à 1986. Également, le regroupement de personnes handicapées Pro-Amitié de Sherbrooke de 1988 ‑ 1989. J’ai fait différents endroits, comme travailleur social, dans la région de Sherbrooke.

Pour moi, le regroupement Handi-capable représente le monde du travail pour les personnes handicapées. Nous savons tous que la plupart des personnes handicapées ne peuvent avoir un travail. Les préjugés sont toujours véhiculés comme négatifs dans notre société. Handi-capable est une ressource pour les personnes handicapées. Le but est de démontrer le potentiel des personnes handicapées et de sensibiliser les employeurs à la juste cause de l’intégration au marché du travail des handicapés.

Mon but serait d’améliorer la qualité de vie des personnes handicapées qui sont, trop souvent encore aujourd’hui, jugées comme des être incapables de faire quoique ce soit dans notre système (moderne).

Ma seule motivation est de demeurer en santé, car maintenant je suis un peu trop âgé pour me retrouver du travail et me battre encore contre les préjugés des employeurs.

Mon message aux membres est : Ne baissez jamais les bras, défendez vos idées. Vous devez donner le meilleur de vous-même. Ne vous laissez surtout pas dominer ou influencer par ce que disent les gens; ils auront toujours des remarques et des jugements de valeur qui nous font mal parfois.