Un voyage 40 ans en arrière
Le 23 juillet 2015, je suis parti seul à l’aventure dans la grande ville. Je voulais visiter le centre-ville de Montréal. Partir seul, n’attendre après personne et entrer où je voulais aller. Mais… Je me suis ramassé à Montréal en 1975.
Le début de mon voyage a été numéro un. Départ avec Limocar à 8:30. Un chauffeur agréable, un bus propre avec un gros ascenseur fonctionnel et des clients tranquilles. Je prends même le temps de filmer ma traversée du pont Jacques-Cartier. Je voyais La Ronde de dessus. C’était vraiment cool!
Arrivée à Montréal à 10:35! Ils sont « timés » comme des avions dans un aéroport. Là mon calvaire commence… Je sors du terminus et je me dirige vers le centre-ville. C’est tout un exploit, pour un gars qui se perd à Sherbrooke à deux coins de rue de chez-lui! Une fois au centre-ville, je vois que la Sainte-Catherine est piétonnière pour les touristes. Je me dis… c’est vraiment le fun! Mais…
En voulant visiter, je vois qu’il y a une adresse sur dix où je peux entrer avec mon fauteuil. Je me suis ramassé dans un sex-shop où il y avait des pénis de toutes les tailles et les couleurs. Moi qui étais fier de mon cinq pouces vert! Je suis vraiment handicapé! Une certaine boutique offrait des cigares à l’intérieur et des pipes à l’extérieur. Je n’ai rien acheté. Je n’avais pas ma carte d’assurance maladie.
Vers midi j’avais vraiment faim. Il y avait cinq restos mobiles. Mais une frite annoncée à 4,50 $. Des files de 20 personnes qui dévoraient en 5 minutes. Je me sentais chez les cannibales. Je pensais à la fille et à sa pipe de paix… Une des travailleuses de la cantine me voit avec mon bac vert fixé à ma chaise. Elle s’approche de moi avec ses cochonneries. Elle vient pour décharger ses saletés dans mon bac. Je lui dis… Hey qu’est-ce que tu veux faire. Elle me dit… la poubelle est trop loin! La conne! Je lui réponds… veux-tu les avoir derrière la tête tes cochonneries, décrisse…
Je voyais des Subway, La belle province un Mac Donald. Mais je n’ai pas payé 73,00 $ de bus pour aller chez Subway! Un de mes amis m’avait dit… Faut que tu essaies le Da Giovianni pizza. Je le vois, par hasard. Mais il y a aussi une grosse marche… Un homme sort et dit au personnel à l’intérieur… Il y a un handicapé à l’extérieur. Je me dis… Pas d’autres cannibales!!! Une fille sort avec une rampe de bois. Je pouvais entrer! Une fois à l’intérieur, elle m’installe à coté d’un groupe de personnes handicapées intellectuelles. Je n’ai rien contre ces gens. Mais l’un d’eux criait. Je voulais relaxer. Je me suis déplacé dans une autre section plus tranquille. La serveuse était gentille et semblait contente de parler à un gars de Sherbrooke. La pizza était très bonne et la musique des années 1960 était agréable.
Je m’emmerdais au centre-ville. Il y avait plus de policiers que de lieux accessibles. Je suis retourné au terminus. Là j’étais perdu. Arrivé sur place je suis entré par une grosse porte et je suis ressorti par une autre grosse porte. Je réussis par entrer dans le terminus. Un homme à la chemise blanche vient me voir et me dit… tu as fait deux infractions. Tu es entré par la sortie des autobus et tu es ressorti par l’entrée des autobus. C’est très dangereux. Je lui réponds… Et! L’homme me répète son discours. Je lui dis… Ça se pourrais-tu que les indications ne soient pas claires? Il n’a pas répondu.
J’avais besoin de relaxer… J’ai été dans le petit parc devant le terminus. Un parc de 30 pieds par 150 pieds. Il y avait une fille en fauteuil roulant à lire un livre, un vieux monsieur qui nourrissait les pigeons et des familles qui passaient à bicyclette. Ces gens avaient réussi à trouver une partie de bonheur dans cette grosse ville pleine de froideur. Je voulais retourner à Sherbrooke plus tôt. J’ai dû attendre à 19:45. J’attendais mon bus sur le trottoir avec ma musique assez forte, avec mon drapeau de pirate qui frappait au vent et mes tattoos qui me représentent. Plusieurs me souriaient et d’autres me donnaient de la monnaie. Un rebelle de plus ou un rebut de plus!
Pour souper j’ai bu une canette de Coca-Cola à $ 3.75. Et pourtant elle goûtait la canette à un dollar. Ce qui est con, j’avais plus de $ 300.00 sur moi. C’est comme si je ne voulais pas encourager cette ville qui traite ses personnes handicapées comme des invalides. Mon chauffeur est enfin arrivé. Une belle petite rousse fin vingtaine. Mes compagnons de route étaient surtout des jeunes fatigués mais semblant contents, comme moi, de retourner à Sherbrooke, ma ville accessible.
Publication: Mis à jour:
Des milliers de personnes ont participé dimanche à New York à la première marche annuelle pour la Fierté des handicapés, organisée dans la ville.
Certaines étaient venues en fauteuil roulant, d’autres avec leur chien d’aveugle. Des parents portaient
leur enfant handicapé dans les bras.
Sous un soleil de plomb, le cortège dans lequel avaient pris place des handicapés, mais aussi des parents,
amis, et professionnels du secteur, est parti de Madison Square Park, au centre de Manhattan, après
que le maire Bill de Blasio eut salué les marcheurs, et a descendu Broadway jusqu’à Union Square.
Certains portaient des pancartes réclamant un meilleur accès aux transports en commun, d’autres demandaient
plus de logements adaptés. « Arrêtez les meurtres d’handicapés par la police », affirmaient aussi des pancartes.
Lire tout l’article et photo à… http://quebec.huffingtonpost.ca/2015/07/12/fierte-des-handicapes-_n_7781118.html
Dimanche, 19 juillet 2015 22:39 MISE à JOUR
Devoir choisir entre l’amour et le chèque de l’État
Des personnes handicapées qui subissent toute leur vie les contraintes de l’aide sociale attaquent Québec
Photo courtoisie Depuis que Richard Guilmette (droite) s’est marié avec Karine Savard-Arsenault (gauche),
il dépend du salaire de son épouse. S’il divorce, il ne pourra pas retoucher sa prestation sociale.
Baptiste Zapirain
Richard Guilmette, 42 ans, a voulu se marier en 2007. Depuis, il est privé de ses 940 $ mensuels.
«Si je veux faire un cadeau à ma femme, je dois lui demander de l’argent. Je suis un sous-homme», s’indigne celui dont
les muscles ne fonctionnent plus à cause d’une amyotrophie spinale de type 2.
À vie
Les personnes trop handicapées pour avoir un emploi ont pour seul revenu l’aide financière de dernier recours.
Le problème, c’est qu’elles sont soumises aux mêmes contraintes que ceux qui touchent le bien-être social et pourraient
reprendre le travail.
Comme leur handicap est permanent, ces gens subissent ces contraintes à vie.
Dépendante
Frustré, M. Guilmette a décidé de déposer une requête en recours collectif contre le gouvernement il y a 10 jours. La requête vise
à le désigner comme coreprésentant de toutes les personnes trop handicapées pour travailler et touchant ou ayant touché la prestation
sociale.
C’est le cas de Lisa D’Amico, 50 ans, l’autre coreprésentante proposée. À la différence de M. Guilmette, elle a renoncé à toute vie
de couple pour continuer à toucher son chèque, qui la maintient sous le seuil de la pauvreté.
«Sinon, j’aurais eu l’impression de coucher avec mon père. J’aurais été totalement dépendante de l’argent de mon époux»,
explique cette femme catholique, qui rêvait pourtant de se marier.
«Et puis, je n’aurais pas voulu expliquer à mes enfants pourquoi on subit toutes ces discriminations, pourquoi on ne peut pas
quitter la province pendant une semaine», dénonce-t-elle.
Scandale
Pour leur avocat, Me Gérard Samet, le Québec viole tout simplement les droits fondamentaux de ces gens.
«Ces personnes ne peuvent même pas accéder à un travail à temps partiel. Quelle perte pour l’humanité, et quel scandale dans
un pays avec une charte des droits!» s’exclame-t-il.
Les requérants demanderont 10 000 $ pour chacune des 200 000 personnes affectées. Si la requête est acceptée et qu’ils remportent
leur bataille, la facture pourrait grimper à deux milliards pour le gouvernement.
Mais ils espèrent surtout que Québec élaborera un régime adapté à leur réalité.
Le ministre du Travail et de la Solidarité sociale Sam Hamad n’a pas souhaité commenter.