Sherbrooke le 26 avril
Camille Desforges
Chargée de projets
Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec (COPHAN)
2030, boulevard Pie-IX, bureau 300
Montréal (Québec)
H1V 2C8meMme666
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Mme Desforges;
J’ai reçu récemment de mon regroupement des usagers du transport adapté un document de la COPHAN sur une consultation au sujet du soutien du revenu. A titre personnel j’aimerais vous transmettre mon témoignage. En lisant le rapport de la première partie de la consultation en question je peux affirmer que j’ai vécus plusieurs contraintes, élaborée dans ce document de trois pages. Je ne vais pas m’étandre sur l’emplois des personnes handicapées pour ceux et celle qui en sont capable. Je suis d’accord que l’emploi est important autant en terme de revenu que de participation social. Je fais partie des 50% des chômeurs handicapées. En plus je ne peux plus depuis plusieurs années occuper d’emploi dus à mes limitations.
Je suis né avec une Amyotrophie spinal de type 3. Maladie dégénérative. J’ai 63 ans et je vis seul après un divorce. Divorce dont le manque de revenus a contribué en large mesure à le provoquer.
Autrefois résidant dans la région de Lac-Mégantic, j’ai participé à mettre en place un organisme de défense des droits des personnes handicapées, un transport adapté qui dessert 22 villes et villages, une habitation comportant des logements accessibles. Provoquer un développement de service de réadaptation ainsi qu’une entreprise vouée à l’emploi de personnes handicapées de ma MRC. J’ai participer en tant que membre du conseil d’administration au premier service de maintien à domicile au Québec, et contribué à mettre en place le premier colloque provincial en transport adapté comme représentant du milieu rural. Tout cela en tant que bénévole sans emploi. Pour me déplacer, j’ai dû quêter pour m’acheter un véhicule et répéter l’opération à trois reprises.
Jusqu’à la mi vingtaine j’ai réussi physiquement à occuper des emplois à temps partiel. Ces emplois m’ont permis de recevoir de la régie des rentes un montant loin d’équivaloir à ce que reçois un assisté social. Ma maladie ayant évoluée, je me suis retrouvé incapable d’occuper d’autre emploi. Les écoles n’étant pas accessibles à l’époque de mon enfance, je suis peu scolarisé.
En 1983 j’ai connu mon épouse. En 1984 nous est né notre fille. Fille unique par obligation, puisque mon épouse était seul soutien de famille. Marié j’ai perdu la possibilité d’avoir de la sécurité du revenu, ainsi que la gratuité aux médicaments et soins de santé. Avec un petit salaire, elle avait à payer l’hypothèque de la maison, l’épicerie pour nous trois, l’habillement, les payement et l’entretien de son véhicule et les réparations du mien. Les sorties, les rénovation et l’entretien de la maison les rares vacances l’optométriste etc.etc…En passant, pour les soins dentaires il ne restait plus rien.
A ce rythme, 15 ans plus tard elle était épuisée, découragé. Pour ma part je me sentais de plus en plus devenir son parasite. Situation qui a dégénéré en maladie cardiaque, épuisement physique et morale pour elle et dépression majeure pour moi. Après 30 ans de vie commune, le tout s’est terminé par un divorce.
15 ans plus taux, j’aurais dû mettre fin à cette situation aberrante. Cependant je n’avais même pas les moyens pour m’installer ailleurs. Au décès de mon père, c’est avec le petit héritage que j’ai pu payer mon déménagement, acheter mes électro-ménager, meubler le logement et attendre 4 mois sans revenu, à piger dans le reste de l’héritage pour me nourrir et payer le loyer en attendant que la sécurité du revenu m’accepte et que je puisse avoir droit au supplément au logement pour personne handicapées. Vous comprendrez que je ne peux qu’être d’accord avec la proposition de pouvoir mettre de côté une somme de 5000$.
Lorsque on vit avec un conjoint et que nous sommes classés contrainte sévères à l’emploi, je suis tout à fait d’accord que nous devrions selon des barèmes variables fixés en fonction du revenu du conjoint travailleur, conserver notre accès au revenu de solidarité social et à la gratuité des médicaments et des soins médicaux à vie. Sauf pour des hauts salariés l’état devra reconnaître, que les couples d’aujourd’hui doivent apporter tous les deux leur contribution financière au ménage. J’adhère donc aux proposition sur un revenu suffisant à des soins de santé et le carnet de réclamation à vie pour les personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi.
Aujourd’hui, en vivant seul, n’ayant plus de véhicule, en ne sortant pas là où ça coute quelque chose, n’ayant qu’un loisir l’été en grande partie subventionné, je survis. Le seul luxe que je me paye c’est un ordinateur, l’Internet et ma passe de transport pour aller faire mes achats, mes sorties médical et mes sorties pour les réparations de mon fauteuil roulant.
Lorsque je me suis installé à Sherbrooke pour des raisons de quantité de services adapté, je me suis renseigné pour qu’en cas de mortalité de mes proches, comment pouvoir me déplacer à Lac-Mégantic. Le taxi adapté de Sherbrooke me coûterait près de 400$. Encore là, je suis tout à fait d’accord avec la proposition de pouvoir gagner un montant supplémentaire jusqu’à concurrence de 500$. Dans ma condition physique je me demande bien ou je pourrais bien le gagner cet argent. Cela dit on devrait inclure ce genre de sortie en véhicule adapté, dans les besoins supplémentaires dus au handicap. Je ne suis plus transférable de mon fauteuil roulant.
Dans la section du document (Stigmatisation des prestataire) on semble selon moi, oublier que dans la formation des agents à la sécurité du revenu le personnel est formé pour « policer« les cas de fraude. Qu’il est de leur devoir d’être méfiant face aux client.
Quant au séjour à l’étranger pour quel raison cette restriction s’applique-elle à la sécurité du revenu si ce n’est pour inciter à la recherche d’emploi. Cette restriction n’a plus sa raison d’être dans le cas d’une personne vivant avec des contraintes sévères à l’emploi.
J’ai réfléchi aussi sur le revenu minimum garanti. Si les personnes lourdement handicapées sont obligées de piger dans ce revenu pour des biens et service dû à leur handicap, elles demeureront encore les plus pauvre de la société. Selon moi, il faudra aussi des revenus supplémentaires et des services adaptés. Se pose ici la question qui les offrira et les gèreras ces besoins spéciaux ?
En conclusion, je demeure persuadé que tant et aussi longtemps que les personnes handicapées seront noyé dans la masse des prestataires de la sécurité du revenu, nous n’arriverons que difficilement à faire changer l’atmosphère de méfiance du personnel de ce service gouvernementale. Que dans la masse des besoins des prestataires, les personnes handicapées n’arriveront que très difficilement après des débats interminables à faire reconnaître l’ensemble de leurs besoins particuliers.
Considérant que nombres d’organismes plaident la cause des assistés sociaux en général et que pour ces organismes les personnes handicapées ne représentent qu’une minorité. Il devient important que les organismes de personnes handicapées revendiquent une amélioration de la vie des personnes handicapées à la sécurité du revenu et cessent d’attendre que les organismes de défense des assistés sociaux face cela à notre place.
Toujours selon mon expérience, il nous serait plus facile de convaincre la population en générale, si les personnes handicapées dépendaient pour leurs besoins particuliers en terme de revenu, d’une instance autre que la sécurité du revenu. Il y a là un travail énorme à entreprendre et ce, à long terme pour changer la vision de nos décideurs. C’est pourquoi j’ai participer à aider Richard Guilmette et Carole St-Laurent à formuler leurs pétitions à l’Assemblé National. Pétitions qui malgré un appuis au-delà de nos espérance, sont tombées lettre morte après leur dépôt. Je me réjouis aujourd’hui que la COPHAN se questionne sur ces sujets dans cette consultation.
Maurice Richard
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Le monde ne change pas. Le monde fait juste changer les choses de place.
Stéphane Laporte