ACTUALITÉ/PATRIMOINE
Quelques outils pour apprendre l’Abénakis
-Mathilde Tremblay, janvier 2023-
Cette chronique mensuelle servira de lieu pour ceux qui souhaitent apprendre un peu de la langue des Abénakis qui sont la communauté Autochtone qui chassait dans la région de Kchi Nikitawtegwak (La Grande fourche) avant que les lieux ne soient rebaptisés sous le nom de Sherbrooke. Elle s’inscrit dans une tentative de préserver et reconnaître l’importance de la communauté des Abénakis.
Si vous voulez voir votre perception du monde potentiellement chamboulée, il vous faut vous attarder à ce qui se tient au-dessus de votre tête, ce qui est appelé en français le « ciel ».
Le dictionnaire Larousse offre ceci comme définition au mot ciel : « Fond sur lequel on observe les astres ». Le ciel est donc la toile bleue et noire à ses heures sur laquelle on observe défiler les nuages, étoiles, etc.
Asokw
En abénakis, c’est tout le contraire. Le mot pour ciel est « asokw » et il fait référence aux nuages. Un ciel dégagé pour les Abénakis est un ciel ennuagé.
Pakasokwat
« Pakasokwat » est le mot utiliser pour parler d’un « ciel » sans nuage. Le « pak » devant « asokwat » fait référence à « l’absence de » ou « propre de » et donc pak-asokwat voudrait dire : pas de ciel.
Asokew | Ciel | |
Pakasokwat* | Pas de ciel* |
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*Traduit de A Short Dictionary of the Abenaki Language par David K. Fortin
Un moment pour philosopher
Alors qu’un.e Francophone pensera avoir une vue parfaite sur le ciel en regardant la toile bleue qui s’étend au-dessus de sa tête par une journée ensoleillée, un.e Abénakis.e y verra l’absence de ciel.
Comme quoi notre perception des choses les plus élémentaires qui nous entourent comme l’espace qui s’étend au-dessus de nos têtes dépend de la langue qui nous appris à les comprendre.